Héritiers de mémoire

Notre association n’est pas la première dont l’objet est la préservation de la Mémoire du Réseau Alliance. Elle fut précédée par l’Association Amicale Alliance, créée dès la fin de la guerre par les cadres survivants de l’Alliance et des proches de disparus. Le premier conseil de l’association est composé de Marie Madeleine Méric, Paul Bernard, Charles Bernis, Eugène Cohan, André Girard, François Michel, Marie Lamarque (représentant les mères de fusillés), Mme Boyer (représentant les femmes de fusillés), Pierre Neyrard, Helen des Isnards, Emile Hédin et Jacques Charles. Des noms qui appartiennent à l’histoire du réseau.
A.A.A. a exercé un rôle primordial au sortir de la guerre, il suffit de lire son premier bulletin dont le fichier pdf est consultable sur le site (https://reseaualliance.org/archives-de-lalliance) pour se rendre compte de ce qu’ils avaient à accomplir et ont accompli.
L’association s’est éteinte avec les derniers cadres survivants d’Alliance et le drapeau fut remis symboliquement à la Fondation de la résistance (septembre 2007).
Que reste-t-il de A.A.A. aujourd’hui, un drapeau qui flotte sous l’Arc de Triomphe chaque 27 mai, Journée de la Résistance. À part son tout premier bulletin, rendant compte, en particulier, de la première AG de l’A.A.A. (8 novembre 1947), les anciens bulletins sont introuvables, seuls subsistent quelques livres dont le Mémorial, que l’on peut trouver chez les bouquinistes, sur Ebay.
Aux premiers temps d’Internet, plusieurs blogs furent publiés par des parents d’anciens du réseau, sur l’action d’un groupe dans une région, … Mais Internet est éphémère.

Notre association, « L’Alliance », est née en 2000 de ce manque, de ce que l’histoire officielle aussi, ne parlait que de quelques-uns alors que le réseau comptait plus de 2800 agents. C’est l’association de la génération des enfants et des petits enfants, qu’ils aient ou non connu leurs parents. C’est Monique Miquel Moncomble qui en est la présidente, puis ce sera Richard Kauffmann en 2011.

Aujourd’hui, avec la disparition de Richard, une nouvelle page va s’ouvrir. Aucun membre de l’association n’a souhaité prendre sa suite. Il est question de dissoudre l’association…
Mais devons-nous tout abandonner, rompre le fil qui unit par cette histoire commune nos familles. La plupart d’entre nous, membres de l’association, prenons de l’âge et la génération des plus jeunes s’intéresse peu à une histoire qui n’a plus de résonance pour eux, parce que le fil est coupé.

L’association « L’Alliance » a créé un premier site Internet il y a des années. Celui-ci a été modernisé et complété. Il est actuellement, un point de ralliement pour ceux qui cherchent à en savoir plus, et à prendre contact avec nous. Nous le complétons régulièrement avec les apports des-uns et des autres, plus de biographies, plus de photos, plus de renseignements et des corrections quand c’est nécessaire.

Une troisième époque est donc en train de se dessiner, celle d’un souvenir sans attache, celle de la filiation lointaine.

C’est un peu triste, non !

Et si nous inventions cette troisième époque en assurant pour les 25 ans à venir la pérennité des mémoires familiale du réseau et de ses membres.
Ceci pourrait être mené par chacun d’entre-nous au sein de sa famille, en réactivant tout simplement la transmission de l’histoire familiale auprès des plus jeunes. Il ne s’agit pas de déposer des gerbes aux monuments aux morts. Non, il faut juste raconter l’histoire du réseau à travers le prisme de chacune de nos familles, essayer d’intéresser l’un de ses enfants ou petits-enfants pour qu’il soit le dépositaire de cette mémoire encore vivante, dans les années à venir. Vous pouvez utiliser les ressources du site pour contextualiser vos propos et lier les agents, membres de la famille, à l’histoire du réseau. Vous pouvez également écrire ce qu’on vous a raconté, les anecdotes, les tragédies, pour que ces histoires puissent être transmises. Certains d’entre vous l’ont déjà fait, livres publiés à compte d’auteur ou chez des éditeurs spécialisés, mais il peut s’agir également de quelques pages manuscrites qui seront léguées à vos enfants.

Quel que soit le sort de l’association, qu’elle soit dissoute ou qu’elle demeure, il est urgent de trouver nos héritiers de mémoire, d’évoquer le réseau pendant une réunion familiale et de trouver le jeune homme ou la jeune femme qui intégrera (j’ose ce nom, clin d’œil à l’œuvre de Tolkien) la communauté de L’Alliance.

Au sein de l’association, je m’occupe du site Internet que je m’engage à tenir en vie le plus longtemps possible. Régulièrement, nous recevons des courriels de descendants d’agents du réseau. Ils souhaitent bien entendu avoir des renseignements mais également rejoindre notre communauté.

Pour préserver dans le temps cette communauté de L’Alliance, il convient de mettre à jour le fichier de membres de l’association avec leur adresse mail , le nom, le prénom et le pseudonyme des agents, avec le lien de parenté. Beaucoup d’entre nous ne portent plus le nom de leurs aïeux, profitons-en pour mettre à jour nos adresses de contact (courriel), nos liens de parenté avec les agents du réseau et y indiquer notre héritier de mémoire. Ce répertoire généalogique a pour but de préserver notre communauté. Lorsqu’un ancien nous quitte, l’héritier de mémoire, représentera à son tour sa famille.

Chacun pourrait ainsi remplir le petit tableau que vous pouvez télécharger à la fin du texte et désigner son héritier de mémoire comme je l’ai fait.

Prénom du déposant	Nom du déposant	Courriel du déposant
Marc Emmanuel	Louvat	xxx@gmail.com
Prénom de l’agent Alliance	Nom de l’agent Alliance	Pseudonyme	Parenté avec le déposant
Robert	Zakovitch	Hoplite	Grand-père
Payen	Marie-Louise	Paréo	Arrière-grand-mère
Héritier de mémoire
Prénom	Nom	Courriel	Parenté avec le déposant
Valérian	Louvat	xxx@yahoo.fr	Fils
Documents sur le réseau en possession de la famille (récits, livres, photos, documents divers, dessins).
Mémoires de Robert Zakovitch (1940-1946), documents et photographies, coupures de presse concernant le procès Lien, documents officiels, récits de déportation de Marie Louise Payen, nombreux livres, médailles, …