Paul Bernard (Martinet) – Secteur Grand Hôtel

Né le 29 Octobre 1892,  Paul Bernard alias « Martinet« , Polytechnicien, est un ancien combattant de la Première Guerre mondiale, à l’issue de laquelle, il trouve un emploi dans l’industrie. Dès 1940, alors que la France du Nord est envahie, il commence son activité dans la Résistance en qualité de chef du maquis « Camille » près de Saint-Léger-Vauban (Yonne), et un peu plus tard avec le pseudonyme de « Luc » dans le secteur de Quarré -Les-Tombes. Consécutivement à une série d’arrestations dans le réseau « Alliance », Marie-Madeleine Méric (Fourcade) décide l’adjoindre à la direction du réseau sous couvert du pseudonyme « Martinet« . l’annonce en est faite aux différents chefs lors de la réunion du 16 Juillet 1943, rue Raynouard, à Paris. Il s’agit de faire voter ce choix par les autres membres, notamment les plus anciens.
Des divergences apparaissent entre d’une part Paul Bernard, qui défend l’idée d’une direction très centralisée, et d’autre part Faye et Fourcade, partisans d’une certaine décentralisation. Dans un premier temps, Paul Bernard, réussi a imposer ces vues et fait de Paris le siège de l’organisation. Dans la capitale, il dirige un bureau où il classe avec méthode et ordre de priorité les documents reçus, tout en recrutant les nouveaux membres, selon des choix rigoureux. Après une nouvelle vague d’arrestation en septembre 1943, il ne reste plus que six postes (dont le sien) pour émettre vers Londres. Cette fois le réseau a été fortement touché et Paul Bernard doit changer de domicile : pourtant il continue à recevoir des informations de première importance sur le port de Bordeaux.
Le 17 mars 1944, alors qu’il se rend à un rendez vous avec un agent de liaison à Paris, Paul Bernard est cerné par des agents de la Gestapo. Ceux ci l’emmènent à leur siège, avenue Foch, pour l’interroger. Accusé d’espionnage, il est questionné et torturé. mais Paul Bernard garde la force de semer le trouble chez les hommes qui l’interrogent en les envoyant sur des fausses pistes à travers toute la France et en jouant sur la ressemblance entre les noms de villes, comme Aix-en-Provence et Aix-les-Bains. Son dossier est transmis à la Gestapo de Strasbourg, qui centralise tous les faits en relation avec le réseau « Alliance ». Entre-temps, les événements se précipitent en Normandie. Paul Bernard est transféré à la prison de Kehl, puis à celle d’Alt Moabit, à Berlin, où les plus hautes autorités souhaitent l’interroger sur des personnes ayant participer à l’attentat contre Hitler.
Après les actes envoyés et traités en 1943, les policiers de la Gestapo de Strasbourg en font remonter une nouvelle série à Berlin, réceptionnés le 17 Juin 1944, par le RKG.
Le registre reçoit les tampons « affaire secrète du haut commandement », « secret » et « affaire contenant des détenus ». S’y ajoute la mention manuscrite « NN ». Une nouvelle inscription portée au registre, mentionne « les accusés on été remis à la disposition du SD de Strasbourg le 10 septembre 1944 ».
Déporté au camp de Mauthausen, Paul Bernard en revient. il aura dirigé le réseau « Alliance » pendant 6 mois à peine. De retour en France, il créera un centre de transport aérien (TAI).
Son fils, Marc, qu’il avait embauché dans le réseau Alliance, fut par contre fusillé par les Allemands (voir fiche biométrique de Marc Bernard).

Source : Tribunal du IIIe Reich: des centaines de Français fusillés ou déportés.
par Auguste GERHARDS Edition du Cherche Midi.

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