
Né le 12 décembre 1891 à Paris VIIe arr. ; fusillé le 1er avril 1944 à Karlsruhe (Allemagne) ; officier supérieur ; résistant du réseau SR Alliance.
Paul Flamant alias « V7 », fils de Victorien Alexandre, notaire à Compiègne, et de Germaine Marie Madeleine Marty. Il se maria le 21 septembre 1927 à Bruxelles (Belgique) avec Yvonne Julia Léontine Van Waefelghem, dont il eut trois enfants.
Il sortit de l’école militaire de Saint-Cyr dans la promotion de la Moskova en 1910, avec le grade de sous-lieutenant. Il fut affecté comme lieutenant de réserve au 132e Régiment d’Infanterie en 1913. Il fut blessé et fait prisonnier le 7 septembre 1914. Rentré de captivité en juillet 1918, il fut nommé capitaine au 332e Régiment d’Infanterie. Il participa à la campagne en Pologne en 1919 puis fut muté dans un régiment de chars. À partir de 1922 il fit des études d’ingénieur et en 1925, il devint professeur à l’école des chars de Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines). Il fut nommé commandant en 1931 puis servit à nouveau dans les chars jusqu’en 1934. Il fut nommé lieutenant-colonel en 1938 et commandant de l’armée des chars sur le front des Alpes en 1939.
Il fut promu colonel en juillet 1940 et nommé commandant de l’arrondissement militaire d’Avignon puis en avril 1941 commandant militaire du département de l’Aveyron.
Il fut mis en lien avec Jean Philippe, chef de la région Toulouse, secteur « Clinique » du réseau Alliance, en tant que chef de mission 1ere Classe. Il devint chef du sous-secteur du Tarn et transmettait des informations sur les mouvements des troupes ennemies dans les départements de l’Aveyron et du Tarn. Il prit sa retraite militaire le 15 janvier 1943 et se retira à Rodez (Aveyron).
Alors qu’il venait d’être nommé général de brigade, il fut arrêté à Rodez le 24 mars 1943, suite à la dénonciation par un agent double infiltré dans le réseau puis interrogé et interné à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Le 28 novembre le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie fut transmis au Tribunal de guerre du Reich et Paul Flamant fut déporté en décembre à partir du camp de Compiègne (Oise), sous le protocole « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard), à destination de l’Allemagne et interné à la prison de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne).
Il fut jugé en compagnie de Jean Philippe et Jean Voituret, les 13 et 14 décembre 1943 par le 3e Senat (chambre) du Tribunal de guerre, présidé par le juge Karl Schmauser. Condamné à mort, le jugement fut confirmé le 27 janvier 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal et il fut transféré à la forteresse de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Allemagne), d’où à l’aube du 1er avril 1944 il fut extrait de sa cellule ainsi que 13 autres coinculpés et conduit au champ de tir de la forêt du Hardtwald, à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg, Allemagne), puis fusillé à 7h06 aux côtés de Jean Philippe. Les cadavres furent jetés dans une fosse commune, à l’extérieur de l’enceinte du cimetière central de Karlsruhe.
Tous les fusi1lés de Katlsruhe arrêtés dans leurs secteurs respectifs au début de 1943 subiront un long martyre d’attente : on suit leurs traces sur les murs de Fresnes, sur les registres d.’Offenburg ou de Wolfach pour arriver à Fribourg où ils furent jugés et condamnés à la peine de mort (1ère session du procès) puis transférés à la forteresse de Bruchsal. L’exécution eut lieu à Karlsruhe à l’aube du 1er avril 1944. Le pasteur qui les accompagnait étant mort avant l’arrivée de nos troupes. il nous a été impossible jusqu’ici de recueillir des détails sur leurs derniers moments mais toutes les apparences prouvent qu’ils furent fusillés réglementairement, comme plus-tard ceux de Ludwigsburg et de Heilbronn.

En mai 1945 ils furent découverts par l’armée française et inhumés avec les honneurs militaires le 30 juin 1945 dans le cimetière français. Le 3 juillet 1947, les corps furent à nouveau exhumés et retrouvèrent pour la plupart leur commune d’origine. Depuis le 1er avril 2014, une stèle rappelle à Karlsruhe leur sacrifice.
La mention de son décès fut transcrite le 19 mars 1947 sur l’acte de naissance.
Distinctions :Il obtint la mention « Mort en déportation » par arrêté du 20 mars 2009.
Il fut nommé chevalier de la Légion d’Honneur et il était titulaire des décorations suivantes : , Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945, Médaille de la Résistance, Croix de Guerre Polonaise. Ilétait également chevalier des palmes Académiques.
SOURCES : Auguste Gerhards « Tribunal du 3e Reich », archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — « Livre Mémorial des Déportés de France » de la F.M.D. tome 1. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial Genweb.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative dans l’église de Noueilles (Haute-Garonne) ainsi que sur la plaque commémorative du Prytanée militaire à La Flèche (Sarthe).