
Née le 4 août 1884 à Brest (Finistère), exécutée sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Bade-Wurtemberg) ; commerçante ; résistante du réseau SR Alliance.
Marie-Jeanne Le Bacquet était la fille de Pierre Ménez, journalier au port de Brest, âgé de 33 ans et de Marie Marguerite Abéré, âgée de 28 ans. Elle se maria le 4 juillet 1905 à Brest avec François Corre et le 1er septembre 1911 à Brest avec Adolphe Auguste Le Bacquet.
Elle était commerçante et fut arrêtée comme complice le 27 septembre 1943 avec sa fille et son gendre, Marguerite et René Premel, membres du réseau Alliance sur la région Bretagne « Chapelle et le secteur de Brest. Elle fut internée avec eux à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne).
Déportés ensembles au départ du camp de Compiègne en janvier 1944 à destination de l’Allemagne en passant par Strasbourg, elle fut écrouée à la prison de Pforzheim le 25 janvier 1944. Le 2 mars, la Gestapo de Strasbourg transmit un dossier d’accusation d’espionnage concernant douze inculpés dont Marie Le Bacquet, au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus », ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Il n’y aura aucun jugement et les douze inculpés furent remis à disposition du Tribunal de guerre du Reich le 10 septembre 1944, ce qui équivalait à une condamnation à mort.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, Marie Le Bacquet fut extraite de sa cellule ainsi que 18 hommes et 7 autres femmes appartenant comme elle au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, chef de l’AST, Reinhard Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie.
Son acte de décès fut transcrit à Brest le 8 octobre 1946.
Son nom figure sur la stèle commémorative du réseau Alliance, à Pforzheim (Allemagne).
SOURCES : Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.— État civil.