
En 1940, Monique (Micheline, Thérèse) MONCOMBLE habite en Normandie, près de Dieppe. Son père est sous les drapeaux. Parlant parfaitement l’anglais, il est affecté comme interprète auprès d’une unité britannique. Après la débâcle, il se retrouve en Angleterre, sans que son épouse et sa fille sachent quel a été son sort.
Elles partent, comme beaucoup de Français, sur les routes de France, trouvent refuge à Vic-sur-Cère, dans le Cantal. La vie s’organise. Suivant les traces de son père, elle-même et sa mère effectuent déjà des tâches pour la Résistance, sous l’apparence d’une vie sans histoire : l’école, les camarades. Mais, grâce à son jeune âge, elle devient un agent de liaison peu soupçonnable aux yeux de la Gestapo. À bicyclette, elle porte des messages et cherche à recueillir de nombreuses informations. Son rôle s’est renforcé en juin 1943 lorsqu’elle porte secours aux agents et réalise des fausses pièces d’identité.
Avec sa mère, elle garde les enfants de Marie-Madeleine Méric (mariée à Monsieur Fourcade après la guerre), pendant les absences du chef du réseau Alliance.
Après guerre, elle sera sa secrétaire dans l’association AAA et contribuera à son organisation.
Après la libération du Cantal, Monique se marie, devient Madame Miguel et a 4 enfants. Et pourtant, elle se lance dans l’aviation, une passion tenace. « En 1940, en Normandie, j’avais les yeux rivés sur le ciel : les avions, les combats aériens me fascinaient au point que je refusais de me mettre à l’abri. Je me suis juré de voler, moi aussi. ». Elle devient pilote de voltige, passe sa qualification montagne, organise des meetings aériens, tout en élevant ses enfants, et en gérant l’auto-école.
Mais la Résistance l’a marquée pour la vie. Après la dissolution de l’association de « survivance » du réseau Alliance de Marie-Madeleine Fourcade, elle souhaite entretenir la flamme, maintenir les liens, veiller sur les familles des résistants disparus. Pour elle, il faut faire l’indispensable travail de mémoire, favoriser l’écriture vraie de l’histoire. Aussi crée-t-elle l’association «L’Alliance » avec l’aide de Richard Kauffmann, avocat à l’époque, dont elle fut présidente jusqu’à sa mort et qu’elle représenta au sein du Bureau du CAR. Elle s’est éteinte à 84 ans.
SOURCES : http://www.memoresist.org/resistant/monique-miquel-moncomble/