Jean & Léonie Sabail – Secteur Hangar

Né le 20 août 1895 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; dessinateur chef de groupe à la SNCF ; résistant, membre du réseau Alliance.
Fils de François et de Marie, née Lasnavères, Jean Sabail épousa Léonie Lefébure-Daubigné le 18 juin 1921 à la mairie de Bordeaux.

En représailles, les Allemands décidèrent de fusiller cinquante otages, trente-six communistes et quatorze membres du réseau Alliance. Avant d’être exécuté, le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, Jean Sabail laissa un mot à ses proches : « Bons et derniers baisers à ma femme et à mon fils et à tous. » Il fut incinéré au crématorium du Père-Lachaise, et ses restes furent inhumés au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis).

Léonie Sabail fut déportée le 21 janvier 1943 de Compiègne (Oise) à destination d’Auschwitz-Birkenau (Pologne). Elle y mourut le 1er mars de la même année, au Revier.

Jean Sabail figure sur la plaque commémorative de la gare Saint-Jean à Bordeaux, hall des départs, dédiée aux « Agents de la SNCF de la Résistance de Bordeaux, Morts pour la France en 1939-1945 », ainsi que sur le mémorial des fusillés et déportés de Bègles. Une rue de cette ville porte le nom de Jean-et-Louise-Sabail. Sur l’acte de décès de Jean Sabail figure la mention « Mort pour la France ».

SOURCES : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/-Arch. PPo., 1W 342. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otagesop. cit. – Charlotte DelboLe Convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 1995. – Livre-Mémorialop. cit. – Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – Site Internet Rail et Mémoires (documents légués par sa petite-fille Maryse Salanon). – État civil, Bègles.http://static.blog4ever.com/2008/04/203016/Po–me_de_Jean_Sabail.pdf


Refrain
C’est au Fort de Romainville
Qu’on attend les évènements
A deux pas de
l’hôtel
de ville
Qui s’étend majestueusement
Oh la la la la que d’espoir
Oh la la la la que d’espoir
I
Transbahutés en voiture cellulaire
Un beau jour on a quitté le cachot
En se demandant cré non que
Vont- ils faire
On avait bougrement chaud
II
Plaque matricule et empreintes digitales
On a affaire à des gens bien prudents
Qui prennent aussi précaution capitale
L’adresse en cas d’accident
III
Un petit séjour dans les casemates
Cela nous réserve un joli teint frais
On a perdu les couleurs de la tomate
Pour avoir celles du navet
IV
On croit rêver quand on revoit les femmes
Les arbres, le ciel bleu et le soleil
Tout chavirés on a du vague à l’âme
C’est le plus doux des réveils
V
Tournant en rond comme des bêtes en cage
Sous la surveillance du mirador
On a tout l’air de taureaux au focage
Attendant le matador
VI
Que ce soient les fruits les colis de la Croix rouge
Les Quakers ou bien le ravitaillement
Tous nos guetteurs épient comme des peaux rouges
Les voitures et le mouvement
VII
Parfois aussi, c’est au fond des poubelles
Que nous trouvons de quoi faire un repas
Car si en France, les moissons sont belles
A Romainville on ne le sent pas
VIII
Et si parfois un convoi se prépare
Nul ne sait si nous serons emmenés
Que ce soit vers la mort ou vers une gare
Pas un seul n’aura cané
IX
Si nos espoirs en chanson s’expriment
Et si nous ne craignons pas le trépas
C’est le départ de ceux qui nous oppriment
Qui s’avance à grand pas.
 
Jean Sabail, Romainville 1943

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