Base sous-marine de Bordeaux

La base sous-marine de Bordeaux est l’une des cinq bases pour sous-marins construites par les Allemands sur la façade atlantique française au cours de la Seconde Guerre mondiale. Construite entre 1941 et 1943, elle accueillit des sous-marins italiens et allemands. Elle abrite aujourd’hui un espace culturel.

La planification de la construction d’une base sous-marine en bunker date de 1940 au sein du Marine Bauwesen, le département chargé des constructions au sein de l’Oberkommando der Marine (OKM), l’état-major de la Kriegsmarine allemande1, mais arrive après celles des autres bases sous-marines sur l’Atlantique1, alors plus accessibles aux bombardiers britanniques. L’organisation Todt commence la construction en septembre 1941 sur le bassin no 2 de Bacalan. La construction va durer 22 mois1 et sous la supervision, comme pour les autres bases sous-marines allemandes, d’Andreas Wagner2.

Le bâtiment était constitué d’un bloc de béton armé de 245 mètres de long sur 162 mètres de large et 20 mètres de haut. Une tour bunker de 48 × 73 mètres lui est adjointe. Il abritait onze alvéoles de 100 à 115 mètres de long, sept de ces alvéoles pouvant accueillir un sous-marin et quatre pouvant en accueillir deux. Le tirant d’air est de 11,40 m et le tirant d’eau de 9 m (avec un marnage de 1,5 m).

Les sept alvéoles centrales pouvaient être mises à sec. Chacune est séparée par un mur épais de 5 à 6 mètres et fermée par des volets blindés pour la protéger des éclats de bombes. À l’autre extrémité du bassin, une voie ferrée traverse le bunker et dessert les différentes alvéoles. Chaque alvéole est équipé de deux ponts roulants d’une capacité de levage de 3 ou 5 tonnes2 permettait sur chacune de transporter pièces lourdes et munitions.

De l’autre côté de la voie ferrée, le bâtiment abritait, sur plusieurs étages, ateliers, réserves, bureaux et lieux de vie, dont une infirmerie.

L’ensemble était couvert par un premier toit en béton armé de 3,5 mètres d’épaisseur. Il fut recouvert par une seconde dalle de 2,10 mètres d’épaisseur. À partir de 1943, avec la portée accrue des bombardiers alliés et également des bombes devenues plus puissantes, les Allemands décidèrent de renforcer encore le toit en posant au-dessus une structure dite « Fangrost ». Il s’agissait d’une série de poutres en béton de 32 tonnes placées parallèlement, espacées de 5 à 6 mètres et recouvertes d’autres poutres plus petites placées perpendiculairement aux premières. Ce dispositif devait provoquer l’explosion de la bombe avant qu’elle n’atteigne la dalle1. Mais ce « treillis » n’était pas achevé en août 1944.

Pour des raisons de sécurité, les torpilles et le carburant étaient stockés au dehors, dans de petits bunkers situés à 200 mètres au nord-est de la base (près du boulevard Daney).

600 000 m3 de béton furent nécessaires pour la construction. L’organisation Todt employa plusieurs milliers d’ouvriers1, certains volontaires, mais la plupart prisonniers de guerre ou requis dont plus de 3 000 républicains espagnols, « les rouges » (on estime que plus de 70 y sont morts), mais également des Français, des Italiens, des Belges et des Néerlandais.

Dès la construction des premières alvéoles, la base devient en octobre 1942 le port d’attache de la 12.Unterseebootsflottille. Cette flottille assurait les missions longues dont celles en océan Indien et les liaisons avec le Japon.

Le port de Bordeaux et ses dépendances (Le Verdon, Ambès, Bassens, Pauillac) abritaient également une flottille d’une vingtaine de patrouilleurs, une quinzaine de dragueurs de mines et quelques destroyers chargés d’assurer la protection au départ et à l’arrivée des sous-marins.

Le 17 mai 1943 vit un raid aérien américain d’importance. Une information de la Résistance avait indiqué aux Alliés une forte concentration de sous-marins. Mais le bombardement fait à 22 000 pieds fut imprécis et affecta peu la base. Une porte du bassin à flot fut détruite et cinq sous-marins échoués. Mais les dégâts civils sont importants, plus de 200 immeubles touchés, 184 Bordelais tués et 249 blessés. De janvier à août 1944, se dérouleront plus de 13 raids anglo-américains sur la base sous-marine et l’aéroport de Mérignac, mais sans grand succès.

Le 28 août 1944, Bordeaux et le port sont évacués par les Allemands.

voir site http://www.u-boote.fr/bordeaux.htm

Photo Thierry Llansades – (CC BY-NC-ND 2.0)

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