Jean Mathé (Madré / Corail étoilé)

Jean Mathé est né le 15 août 1889 au domicile de ses parents au bourg de Lalizolle (03). Son père Jean-Baptiste et sa mère Victoire née BARREL sont cultivateurs.
Incorporé le 1er octobre 1910, il est affecté au 36ème régiment d’Artillerie de Campagne. Maître ouvrier en fer il est libéré le 21 septembre 1912. Le 26 septembre 1912, il épouse Marie BERTHIOT à Gannat (Allier).

Rappelé en août 1914 au 36ème Régiment d’Artillerie il est réformé le 6 mai 1915.
Garagiste à Clermont-Ferrand (63) il est domicilié 42, avenue du Bois Séjour. Il est aussi agent de liaison et de renseignements du réseau « Alliance » sous le pseudonyme de «Madré» ou « Corail étoilé ».

Il est arrêté le 13 août 1943 par la Gestapo de Vichy suite à la dénonciation d’un agent double travaillant pour les nazis. Selon le SS Obersturmführer GEHRUM, «Mathé est le père et le beau-père du couple Sarlat en fuite et était au courant de son activité dans les rangs de l’Alliance. Il abrita pendant un mois l’agent Kauffmann alias Manitou». Source: «Rapport de la Gestapo de Strasbourg du 20 juillet 1944 sur le réseau Alliance»
Il est interné à la prison du 92^ème R.I. à Clermont-Ferrand avant d’être transféré au Fort de Montluc à Lyon, puis le 23 janvier 1944 à la prison de Fresnes.

Il est déporté le 24 janvier 1944 de Paris à la prison de Pforzheim à l’est de Stuttgart (Allemagne).

Le 30 novembre 1944 il est extrait de la prison avec 24 autres membres du réseau « Alliance » et abattu d’une balle dans la nuque. Leurs corps ont été jetés dans une fosse. (source: Mémorial de l’Alliance)

Il décède le 30 novembre 1944 à Pforzheim selon le JO N° 49 du 25 février 1995.
« Mort pour la France »
Son corps -ainsi que celui de 23 autres agents du réseau « Alliance » fusillés à Pforzheim- est exhumé fin mai 1945 et rapatrié au Cimetière Nord de Strasbourg-Robertsau. Il est inhumé le 10 juillet 1947 à Lalizolle.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 402845), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
La carte de Déporté Résistant N°1.011.33868 lui est attribuée à titre posthume par le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre le 8 janvier 1963. « Mort en déportation » suivant l’arrêté du Ministère des Anciens Combattants en date du 19 novembre 1994 paru au Journal Officiel N°48 du 25 février 1995.

Sources:

– Archives Départementales de l’Allier 1 R 1909.846.2303,
– Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 220
– Archives Départementales du Rhône 3335 W 30/3335 W 16
– Archives Nationales 72 AJ/35/VIII/pièce 8: «Rapport de la Gestapo de Strasbourg du 20 juillet 1944 sur le réseau Alliance» transmis par François Romon
– Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
– Etat civil de Lalizolle (03) et de Gannat (03)
– Gerhards Auguste Tribunal de guerre du IIIe Reich Le Cherche midi et Ministère de la Défense Paris 2014
– Journal d’Alsace du 11 juillet 1947 transmis par François Romon
– Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
– Mémorial de l’Alliance Amicale du Réseau « Alliance »
– MemorialGenWeb site Internet
– Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 402845)