
du RKG
Né le 30 juillet 1897 à Saint-Julien-du-Sault (Yonne), exécuté le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; officier ; résistant.
Jean Chaudière alias « Isatis », « D.8 », était le fils de Jean Édouard, receveur de l’Enregistrement et des domaines et d’Edwige Marie Louise Clémentine Chadzynski. Il était marié et avait 6 enfants.
Commandant dans l’armée active et membre du réseau Alliance, recruté en 1943 en tant que Chef de Mission seconde classe, 2e chef du secteur Méditerranée (chef de secteur Nice). Il fut arrêté par les Italiens de l’OVRA. L’OVRA avait démantelé tout le secteur de Grenoble selon MMF.
Selon les témoignages, L’OVRA n’avait rien à envier à la Gestapo car le contre-espionnage italien torturait les malheureux avec des raffinements inconnus par les allemands. L’OVRA s’était installée dans la villa Lingwood, superbe résidence appartenant à une riche anglaise. La villa, située au milieu d’un parc de 10 000 mètres carrés, sur le flan ouest de la colline de Cimiez, est totalement isolée. De là, on découvre la baie des Anges, le clocheton d’un vieil hôtel fin de siècle, l’Hôtel Regina. Là, dans les caves de la villa Lingwood, on torture. A l’entrée des caves, une inscription au charbon de bois sur le mur gris, un vers du célèbre Dante mal transcrit : « Voi ch’entrate, lasciate ogni speranza ». Des carabiniers, des commissaires de l’OVRA, frappent les prisonniers à coups de crosse, la torture la plus pratiquée est celle du « giro ». « Girate ! », crient les tortionnaires, et sous l’éclairage cru d’une lampe aveuglante, les prisonniers tournent en rond, parfois plusieurs jours et plusieurs nuits, ranimés par un jet d’eau fraiche, les pieds écrasés à coup de crosse.
Il est remis à la Gestapo le 9 août 1943 puis transféré à Strasbourg en juin 1944 avec la classification NN (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard), il fut déporté au camp de Schirmeck.

Devant l’avance alliée les 107 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Jean Chaudière, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque au bâtiment des douches puis incinérés dans le four crématoire du camp.
Il fut déclaré « Mort en déportation » par arrêté du 9 mai 2012.
Son nom figure sur la plaque commémorative du Prytanée militaire à La Flèche (Sarthe) et sur celle du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
SOURCES : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/- MémorialGenWeb. — Wikipédia « Réseau Alliance » et « camp de concentration de Natzweiler-Struthof « . — Marie-Madeleine Fourcade « L’Arche de ¨Noé », Ed. Fayard 1968. — Livre mémorial des déportés de France tomme 2. — Archives historiques de l’armée tchèque à Prague. — État civil- Mémorial Alliance – SHD Vincennes- Chronique de la résistance de A Guerin- SHD Vincennes