Paul Labat (Deslandes) – Secteur Grand Hôtel

Né le 9 janvier 1900 à Aire-sur-l’Adour (Landes), exécuté le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; officier supérieur ; résistant.

Paul Labat alias « Deslandes » était le fils d’un instituteur et d’une infirmière. Il perdit son père très tôt et fut élevé par sa mère
Il entra à Polytechnique en 1919 puis fit l’école d’application du génie à Versailles. En 1924 et 1925 il poursuivit ses études à l’École supérieure d’électricité. Devenu officier des Transmissions, il fut affecté au Maroc où il assura le fonctionnement du réseau d’ondes courtes. Nommé capitaine en 1928, il fut affecté à la Section d’Études des matériels et Transmissions des Armées (SEMT) où il étudia la propagation des ondes électromagnétiques qui seront à l’origine du Radar. Il réalisa en 1937 la première liaison téléphonique entre le continent et la Corse. A
vant la guerre, il collabora avec les anglais pour la mise en place de différents types de Radars. Après la défaite de 1940, il fut nommé responsable du Groupement de communications radioélectriques à Vichy, avec le grade civil d’ingénieur en chef des PTT. Il en profita pour intercepter les messages allemands et transmettre les renseignements utiles à la Résistance et à Londres. En même temps il encourageait les industries françaises à poursuivre leurs essais tout en les camouflant.
Nommé lieutenant-colonel le 25 septembre 1941, il devint l’adjoint du commandant Gabriel Romon* « Cygne ». Après l’invasion de la zone libre en novembre 1942,  Paul Labat et Gabriel Romon seront de plus en plus exposés et afin de les protéger ils seront mutés à Paris par la direction des PTT. Cette mesure les encouragera au contraire à s’investir de plus en plus dans les réseaux de Résistance, Kléber, Gallia et surtout Alliance. Avec le pseudonyme « Deslandres », Paul Labat sera chef adjoint et conseiller radio à l’état-major du Réseau, au service radio. Il sera également nommé chef des Transmissions nationales en février 1944. A la suite d’une dénonciation, le commandant Romon fut arrêté le 12 décembre 1943 à son domicile, à Saint-Yorre (Allier).

Le 30 mars 1944 ce sera le tour du colonel Labat d’être arrêté à Paris.
Surnommé par ses hommes « l’ingénieur soldat », il fut déporté le 4 mai 1944 sous la classification « NN » (« Nacht und Nebel »-« Nuit et Brouillard »), à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 20 mai 1944 et fut interné au block 10 avec tous les agents masculins du réseau.
Devant l’avance alliée les 107 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Paul Labat, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
En 1945, Paul Labat fut promu à titre posthume, colonel à compter du 25 mars 1944 et général à compter du 20 août 1944.
Paul Labat fut déclaré « Mort en déportation » par arrêté du 10 janvier 2013.
Son nom figure sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin). Impasse Paul Labat à Mont-de-Marsan

SOURCES : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/-MémorialGenWeb. — Wikipédia « Réseau Alliance » et « biographie du colonel Labat ». — Site F4CZV Station Radioamateur Française. — Marie-Madeleine Fourcade « L’Arche de ¨Noé » Fayard 1968. — Auguste Gerhards « Tribunal du 3e Reich », Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, 2014.
 

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