
Né le 18 septembre 1918 à Orléans (Loiret), fusillé le 5 novembre 1943 à Lyon (Rhône) ; chef de bailliage aux Compagnons de France ; membre du réseau Alliance.
Etudiant titulaire d’une licence de droit, il combat au début de la guerre dans l’armée française avec le grade de sous-lieutenant au sein du 8e Zouave. Sa vaillance lui vaut la Croix de guerre et une belle blessure durant les hostilités. Il est fait prisonnier, mais s’évade et adhère aux Compagnons de France ; organisme fondé par le gouvernement de Vichy pour la jeunesse française. A partir de 1942, Jean-Paul Léri s’écarte de l’idée nationale incarnée par Pétain et rejoint la Résistance au sein du réseau Alliance.
Agent du réseau Alliance, sous-réseau Druides (présent aussi à Perpignan et animé également par des cadres issus des Compagnons de France, voir Blanc Charles, Cartelet Pierre. Ce réseau travaillait au passage de renseignements et de personnes en Espagne, à destination de l’Afrique du Nord dès juin 1943.
L’objectif de Léri et de ses camarades était « de favoriser le départ par mer, à partir de Saint-Pierre (commune de Fleury) de personnalités, mais surtout de recueillir le maximum de renseignements sur l’armée allemande et de les transmettre à Londres, soit par radio, soit en les acheminant à Lyon. Leurs lieux de ralliement étaient Rouvenac, près d’Espéraza, village assez isolé à 300 m d’altitude qui comptait 259 habitants en 1936, où vivait Louis Jean, et à Carcassonne dans un immeuble de l’allée d’Iéna, les déplacements entre ces deux points se faisant par le chemin de fer ou à vélo. » (Claude Marquié)
Depuis près d’un mois, Léri se sent suivi et surveillé ; il en avait fait part à ses amis. L’agent de la Gestapo René Bach se trouve sur sa trace, renseigné par un « bon Français ». Le 21 septembre 1943, une perquisition nocturne a lieu à l’Hôtel des voyageurs, situé sur l’allée d’Iéna. C’est là que réside le jeune résistant, hébergé par Camille Dubousset, co-propriétaire de l’établissement. Dans ses papiers, la Gestapo découvre un plan de l’aérodrome allemand de Lézignan. Jean-Paul Léri est alors appréhendé le lendemain au siège des Compagnons de France, 47 allée d’Iéna. L’enquête et l’interrogatoire menés d’abord par la Police Allemande Carcassonne, passent ensuite entre les mains de l’Abwerstelle (Contre-espionnage) dirigé par le capitaine Georg Reinhard, à la Kommandantur (Grand Hôtel Terminus). Camille Dubousset est également arrêtée et tous les deux sont transférés à Montpellier, puis à Lyon le 27 octobre 1943. Jean-Paul Léri d’abord torturé à la prison de Montluc puis jugé sera condamné à mort pour espionnage avec sa logeuse par le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon. Cette dernière bénéficiera d’une grâce après une tentative de suicide ; elle sera déportée à Mathausen et mourra après son retour du camp le 5 mai 1945. Elle était originaire de de St-Eloy-les-mines (63) et est inhumée au cimetière Saint-Michel de Carcassonne.
Paul Léry écrivit une lettre à sa famille avant d’être exécuté. « En tout cas, j’ai conscience de n’avoir pas été inutile et d’avoir fourni tout mon effort avec mes compagnons au service de l’unité française. Vous pourrez ainsi, je crois, ne pas avoir à rougir de moi. Je sens un grand besoin de paix et d’amour que je crois être le fond même de la vie. » (Lettre d’adieu de J-P Léri)
Une rue porte son nom à Carcassonne.
SOURCES : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/-DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W6, 182W264. – Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé, Réseau Alliance, 1940-1945, 1989. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), Carcassonne, Comité d’histoire de la résistance dans le département de l’Aude, 1980, tome 2, p. 390. – Site Internet Les Amitiés de la Résistance. http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2018/11/20/jean-paul-leri-1918-1943-fusille-a-l-age-de-25-ans-3126490.html