
Après avoir été ordonné prêtre en 1923, Pierre Leroy fut immédiatement nommé Vicaire de la petite Paroisse de Val-d’Izé où il resta jusqu’en 1934. De là, il vint, comme Vicaire à Saint-Malo, dans la Paroisse Notre-Dame-des-Grèves (Quartier de Rocabey), jusqu’en juillet 1941, mois durant lequel il fut nommé Recteur de Montreuil-sous-Pérouse proche de Vitré. Ici, Pierre Leroy, en plus de son Rectorat, tient la fonction de secrétaire de Mairie.
Ceci l’amène à sympathiser avec Pierre Lemaître, qui est un agent de renseignement pour le très important réseau de résistance « Alliance » qui est en relation permanente avec les services secrets britanniques et qui est implanté dans la région de Vitré. Ainsi, ce fut naturellement, que Pierre Leroy rendit des services à Pierre Lemaître en lui fabricant et fournissant des faux papiers d’identité qui servirent à éviter que des Français soient envoyés en Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.).
A la suite d’une dénonciation, Pierre Leroy, alors Recteur de Montreuil-sous-Pérouze, fut arrêté par la Gestapo le 20 avril 1944, au motif de fabrication de fausses cartes d’identité. Le lendemain 21 avril, il fut conduit à Fougères pour interrogatoire et incarcération. D’ici il fut transféré dans la prison Jacques Cartier de Rennes (cellule N°56 réservée aux curés) d’où il fut envoyé dans le Frontstalag 122 à Royallieu. De là, il fut incorporé, avec cinq autres Malouins Francis Corbel, Georges Le Polozec, Salvator Cici, André Martin et Albert Forget, dans le convoi des 2062 détenus déportés le
4 juin 1944 vers le camp de Neuengamme où il arriva le 7 juin suivant et où il fut affecté à la briqueterie du camp.
Il succédait de quelques mois les derniers départs des 128 membres du réseau « Alliance » déportés entre décembre 1943 et janvier 1944, dont un jeune Léon Mury. Puis ce fut le drame pour 123 d’entre eux qui furent fusillés par les nazis.
Pierre Leroy fut ensuite transféré, début juillet 1944, dans le camp de Misburg où, les détenus furent chargés du déblaiement des rues après le raid et le bombardement du 26 novembre 1944 par le 8ème groupe aérien américain qui attaqua l’usine de carburant de Misburg à Hanovre et durant lequel 138 chasseurs allemands furent détruits. Ce fut ce jour que Heinrich Himmler, maître suprême de la S.S. ordonna la destruction des chambres à gaz et des crématoires, espérant ainsi dissimuler les exterminations massives nazis.
Pierre Leroy, atteint de la maladie du typhus, travailla durant ces longs jours hivernaux qui eurent raisons de sa santé et le firent admettre, durant le mois de mars 1945, à l’infirmerie du camp.
Il quitta celle-ci afin d’être de nouveau transféré, par camions, dans le camp de la mort de Bergen-Belsen où Pierre Leroy y décède le 13 avril 1945 peu de jours avant la libération du camp par les britanniques le 17 avril suivant.
Le nom de Pierre Leroy est inscrit dans le Livre-Mémorial des déportés de France (Partie I, liste n°223. I.223.).
Le nom de Pierre Leroy est inscrit sur l’une des plaques commémoratives fixées sur un muret érigé derrière le Monument aux Morts de Saint-Malo situé dans l’enclos de la Résistance (35) Ille-et-Vilaine.
Le nom de l’abbé Pierre Leroy est inscrit, depuis 1994, sur la Stèle commémorative près de l’église de Coglès et du monument aux morts de cette commune.
Le Conseil Municipal de Saint-Malo décida, le 5 mars 1955, d’honorer la mémoire de l’ancien Vicaire de Rocabey et de donner le nom de Abbé Leroy à une rue de Saint-Malo.
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