Georges Loustaunau-Lacau (Navarre)

COMMANDANT GEORGES LOUSTAUNAU-LACAU – fondateur du réseau Alliance

Georges Loustaunau-Lacau, fils d’officier, béarnais, fait ses études secondaires au lycée de Pau. Bachelier ès-sciences, il entre à Saint-Cyr en 1912 et fait partie de la promotion de Montmirail (1912-1914).
Lors de la mobilisation en aout 1914, sous-lieutenant, il est affecté comme officier de liaison au 332e régiment d’infanterie.
Après la guerre, il rejoint l’École de guerre, où il est le condisciple de Charles de Gaulle. Il sort en tant que major de promotion. Il appartient ensuite aux états-majors de Weygand et de Lyautey avant de devenir officier détaché à celui du maréchal Pétain entre 1934 et 1938, succédant à de Gaulle au poste d’écrivain d’État-Major.
Il est l’initiateur à la fin de 1936 d’un service de renseignement anticommuniste dans l’armée, les réseaux Corvignolles. Son nom apparaît surtout lors de l’affaire de la Cagoule lorsque Corvignolles fut considéré semble-t-il faussement comme étant la « Cagoule militaire ». Cette image restera à jamais liée à son nom. En l’absence d’archives, toutes vraisemblablement détruites lors de la découverte du réseau Corvignolles en février 1938, les seuls renseignements précis dont on dispose sont ceux issus des dépositions de Georges Loustaunau-Lacau lui-même. Dans le procès-verbal de son audition du 6 février 1946 avec le juge Robert Lévy, Loustaunau-Lacau explique : « Le but de Corvignolles était de détecter les cellules communistes qui pouvaient se former dans l’armée. Une fois cette détection faite, la cellule en question était signalée à l’autorité compétente qui la dissolvait en dispersant ses membres en différents corps. En dix-huit mois, il y a eu 150 à 200 dissolutions de ce genre. […] Le travail de Corvignolles était connu du ministre de la Guerre (Daladier) [et] du général Gamelin […] »

Il est en contact avec le Parti populaire français de Jacques Doriot, avec le colonel de La Rocque du parti social français en 1937 et avec Charles Maurras afin d’aboutir à l’union des droites.
Loustaunau-Lacau est placé en position de non-activité le 15 février 1938 par sa hiérarchie.

Il fonde l’Union militaire française, qui signe un « pacte anticommuniste » avec le PPF de Doriot à l’automne 1938. Loustaunau-Lacau apparaît lors de meetings du PPF début 1939, pour réclamer la dissolution du parti communiste. Il anime aussi une société d’édition, La Spirale, qui publie deux périodiques, l’un anticommuniste, « Barrage », et l’autre antiallemand, « Notre prestige », qui fusionnent en novembre 1938 sous le nom de l’Ordre national; il signe ses articles sous le pseudonyme de « Navarre », un pseudonyme qu’il utilise aussi pour les organisations qu’il anime. Il fonde fin 1938 l’Association de défense de la nation, pour demander l’interdiction du Parti communiste en France et trouve le soutien de députés comme René Dommange et Jean Montigny. Il est en relation avec des activistes anticommunistes suisses comme Jean-Marie Musy, pour la diffusion en France du film anticommuniste La Peste rouge, et participe à une réunion internationale en février 1939 à Genève de l’Entente internationale anticommuniste de Théodore Aubert.
En juin 1939, il est délégué général de la Ligue des patriotes reconstitué.
Il est réintégré dans l’armée en septembre 1939 puis arrêté au front, le 22 mars 1940, sur ordre de Daladier, président du Conseil, et emprisonné à la forteresse de Mutzig près d’Obernai.
Il est libéré le jour de la Pentecôte 1940, grâce à quelques appuis — dont celui du colonel Groussard, commandant en second de Saint-Cyr en 1940. Il prend alors part à la bataille de France dans le secteur de Verdun et revendique la destruction de 22 chars ennemis par les troupes disparates sous ses ordres le 14 juin, jour où il est commotionné puis grièvement blessé et fait prisonnier. Soigné à Châlons-sur-Marne, il parvient, par un coup de bluff, à se faire libérer en août 1940.
Il poursuit à Vichy ses activités de renseignement et d’action souterraine. Il agit alors dans un sens tout à la fois anti-allemand, anticommuniste et antigaulliste.

Nommé par Xavier Vallat, en septembre 1940, délégué général de la Légion française des combattants, dont le siège est à l’hôtel des sports à Vichy, il entreprend d’y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais et fonde le réseau Navarre (son nom de plume) qui, devenu le réseau Alliance, sera plus tard dirigé par Marie-Madeleine Fourcade. Il recrute d’abord parmi les anciens de Corvignolles et de la Spirale, c’est-à-dire au sein de la droite nationaliste et de l’armée. Son réseau travaille alors pour les services britanniques, à partir d’avril 1941.
Xavier Vallat le renvoie de la légion en novembre 1940. Passé en Afrique du Nord, il est arrêté pour dissidence par le général Weygand en mai 1941. Évadé, il reprend le maquis en France. Arrêté, livré par Vichy, à la Gestapo il demeure six mois dans les caves du capitaine de la Waffen-SS Hugo Geissler, subit cinquante-quatre interrogatoires, et est condamné à mort, il est déporté en juillet 1943 au camp de Mauthausen. Il parvient à survivre à l’internement puis à la marche « de la mort » de 11 jours lors de l’effondrement de l’Allemagne nazie.

À son retour en France, il est cité comme témoin au procès du maréchal Pétain où il prononce une déclaration fracassante et bien à rebours de l’esprit de l’époque : « Je ne dois rien au maréchal Pétain, mais je suis écœuré par le spectacle des hommes qui, dans cette enceinte, essaient de refiler à un vieillard presque centenaire l’ardoise de toutes leurs erreurs. »

En octobre 1946, il est mis en accusation dans le cadre du procès de la Cagoule : on lui reproche son militantisme d’extrême droite et ses activités conspiratives d’avant 1939. Il est arrêté en juin 1947 par l’adjoint du commissaire de police qui l’arrêta en 1941. Il passe six mois en prison et bénéficie d’un non-lieu en février 1948. Simon Epstein, dans son ouvrage « Un paradoxe français » (2008), nous livre la réflexion suivante à propos de cette incarcération : « Nombre d’antifascistes de 1936, basculés collaborateurs en 1940 mais experts à se faire pardonner en 1944, auront connu une Libération plus paisible que celle qui s’acharna sur ce résistant de la première heure, rescapé de Mauthausen et des «marches de la mort» (p. 398) ».

Il entame une nouvelle carrière politique et est élu le 17 juin 1951 député des Basses-Pyrénées sous l’étiquette de l’Union des nationaux indépendants et républicains (il siège au groupe des Français indépendants).
Il meurt à Paris le 11 février 1955, le jour de la parution au Journal officiel de sa nomination au grade de général.

source https://fr.wikipedia.org/wiki/ Georges_LoustaunauLacau

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