Aimé Brun (Campagnol) – Secteur Forteresse

Né le 14 avril 1900 à Mesnay (Jura), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; officier d’active ; résistant SR Alliance.
Aimé Brun alias « Campagnol » , « K22 », était le fils de Séraphin, ouvrier cartonnier et de Marie Colombe Ravier. Il se maria le 22 octobre 1937 à Dijon avec Marguerite Suzanne Marie Eugénie Sarrazin dont il eut deux enfants.
Après une scolarité brillante à Arbois il fit son service militaire comme simple soldat et fut breveté pilote de chasse à Istres le 23 décembre 1921. Il sortit dans la promotion de 1925 de l’École polytechnique. Il  fut affecté le 12 mars 1928 au sein du 32ème Régiment d’Aviation devenu mixte, à l’escadrille Spa 15, sur la Base Aérienne de Dijon.
C’est vers 1928 qu’il rencontrera et se liera d’amitié avec l’Adjudant Chef Eugène Prévost, son aîné, également pilote Breveté ( n° 7794 du 29/07/1917 à Etampes) et ancien combattant de la Première Guerre Mondiale. 

L’Escadrille Spa 15 sur Wibault  à Dijon dans les années 1930,
Aimé Brun est le 2ème en haut en partant de la droite.       

Affecté à la 1ère Escadre de Chasse depuis 1937, le lieutenant Aimé Brun participera à la Campagne de France sur Bloch 152. Commandant d’escadrille, il fut blessé en combat aérien le 11 juin 1940 et reçut une citation à l’ordre de la division et la Croix de guerre avec étoile d’argent.
Dès 1940, l’Activité des troupes d’occupation allemandes sur la Base Aérienne de Dijon avait été mise sous étroite surveillance par le responsable de secteur Dijon-Lyon du réseau Alliance, »Vallori « .

Capitaine de réserve, Aimé Brun entra dans la Résistance en mars 1941 comme chargé de mission de 1ère classe au réseau Alliance région « Forteresse », secteur de Dijon sous le pseudonyme « Campagnol » et chef du secteur de Dijon. Les Allemands qui ont installés une porcherie importante sur la Base de Dijon recruteront imprudemment Eugène Prévost, qui aux premières loges fournira rapidement à Aimé de nombreux renseignements sur les installations, les mouvements des appareils et des unités. Aimé devenu Chef de Secteur du réseau Alliance après l’arrestation de « Vallori » à Lyon fera de fréquents voyages à Paris et Lyon pour acheminer entre autres, les informations collectées par Prévost et  Paul Reuillon du Groupe Jade Amicol des FFC. Son dossier Alliance stipule qu’il également appartenu au BOA.

Début 1943, malgré sa grande discrétion, Aimé Brun sera suspecté par des agents infiltrés du Contre espionnage Allemand, et notamment par le tristement célèbre Lieutenant Merck de l’Abwehr Dijon. Brun se cachera de fin septembre à début décembre dans une ferme à Arc sur Tille.

Londres mettra en œuvre son exfiltration par train + avion Lysander va Paris, mais le terrain d’aviation clandestin découvert, l’opération devra être ajournée, il n’aura alors d’autre choix que de se cacher chez son compagnon Eugène Prévost à Ouges.

Vraisemblablement dénoncé ou trahi par des filatures de l’Abwher, la milice française donnera l’assaut à la maison de Prévost (actuel 42 Cours Général de Gaulle à Ouges), dans la nuit du 1 au 2 janvier 1944. Vraisemblablement dénoncé ou trahi par des filatures de l’Abwerh, la milice française donnera l’assaut à la maison de Prévost (actuel 42 Cours Général de Gaulle à Ouges), dans la nuit du 1 au 2 janvier 1944. Prévost tentera de s’enfuir, mais les deux hommes seront arrêtés sous les balles et conduits à la Prison Départementale de Dijon.                

Carricature de Le Meur

     Profitant de l’ouverture de sa cellule, Aimé Brun tentera de s’évader en sautant depuis la coursive du deuxième étage de la Maison d’Arrêt. Il sera gravement blessé et sera quand même torturé sans égards par les Allemands, mais ne parlera pas.
Il fut incarcéré ensuite à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Le 10 mai la Gestapo de Strasbourg transmis son dossier avec l’accusation d’espionnage au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Il fut déporté le 4 juin 1944 à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), et interné au block 10 avec les autres hommes du réseau.
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Aimé Brun, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque, à la chambre d’exécution puis incinérés dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment. Aimé Brun n’a pas bénéficié de procèsAprès guerre, le témoignage d’un des rares rescapés permettra la découverte sous le plancher d’un baraquement d’une bouteille dissimulée contenant un certain nombre de messages, dont un de la main d’Aimé.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 24 avril 1947, le titre de déporté résistant le 23 février 1953 et la mention « Mort en déportation » par arrêté du 23 février 2012.

Distinctions :

Il était chevalier de la Légion d’honneur et obtint la Médaille de la Résistance à titre posthume.

SOURCES : http://www.histavia21.net/Ba102/LIEUX-HISTOIRE/BA-102/Aime-Brun_Aviateur-Resistant.htm- http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article185710&id_mot=88-  Dossier DAVCC AC 21 P 34895 communiqué par Delphine Leneveu.— Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de ¨Noé, éd. Fayard 1968.— Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014.— Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. tome 2.— Mémorial de l’Alliance, 1948.—Mémorial GenWeb— Wikipédia « Réseau Alliance » et « camp de concentration de Natzweiler-Struthof ».— État civil. Remerciements tout particuliers au Commandant Jean Christophe Gautheron de Dijon qui sauvera les documents présentés de la destruction et de l’oubli.

Son nom figure sur le monument aux morts de Mesnay (Jura) et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller.
Une rue de Longvic-lès-Dijon porte son nom.

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