
Rachel GUILLEBAUD est recrutée en août 1942 par son mari pour entrer comme agent de renseignements et de liaison au réseau «Alliance». Elle prend le pseudonyme de «Brebis».
Elle est arrêtée à Gannat
– le 8 mars selon le réseau « Alliance »
– le 18 mars 1943, le lendemain de l’assassinat de son mari par la Gestapo.
Elle est internée à la prison de Fresnes où sont rassemblés les agents du réseau «Alliance», et est déportée NN le 27 mai 1943 de Paris à la prison d’Offenburg dans l’attente de sa comparution devant le tribunal de Fribourg-en-Brisgau.
Selon le « Tribunal de Guerre du IIIe Reich » d’Auguste Gerhards, elle est « Accusée d’aide à une activité d’espionnage par la recherche et le transport de renseignements au profit d’une puissance ennemie, elle est condamnée à mort. Le jugement est confirmé le 17 mars 1944 par l’amiral Bastian, mais le Führer lui accorde sa grâce le 23 juin 1944 et la sentence capitale est commuée en peine de pénitencier à vie ».
Elle est alors transférée à la prison pour femmes de Cottbus, prison située au nord de Dresde. A notamment été le lieu d’application des peines de travaux forcés pour les femmes « NN » et aussi un lieu de transit vers Ravensbrück.
A l’automne 1944 la procédure «Nuit et Brouillard» ayant été abrogée, elle est transférée au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück le 21 novembre. Puis elle est envoyée le 7 mars 1945 au camp de concentration de Mauthausen où elle reçoit le matricule N° 1809 selon le Comité International de la Croix-Rouge.
Elle est libérée à Mauthausen le 22 avril 1945 sur intervention de la Croix-Rouge Internationale et arrive en Suisse le 24 avril, puis à Annecy.
A son retour elle signale le rôle joué par le traître Marius CHAMBON dans l’arrestation des membres du réseau « Alliance » : il se faisait arrêter par la Gestapo avec les victimes qu’il avait dénoncées, puis était relâché et recommençait.
Selon une attestation de Marie-Madeleine FOURCADE, «les fonctions occupées par Madame GUILLEBAUD dans notre réseau correspondaient dans la hiérarchie de la D.G.E.R. au grade de Chargé de Mission de 3ème classe».
Elle décède à Sevran (93) le 3 février 1991.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation & Comité International de la Croix-Rouge à Genève.